La première fois que j'ai vu cette enseigne, j'ai tout de suite compris qu'il s'agissait d'un restaurant, certes. Mais, sans que je sache vraiment pourquoi, j’éprouvais de prime abord un sentiment de méfiance.
Etait-ce le nom « Néo Concept » qui m’intriguait et faisait mentir ma curiosité légendaire ?
Etait-ce la multitude de propositions qui interrogeait l’ancienne élève de l’Ecole Hôtelière de Paris ?
J’en étais encore à me gronder intérieurement de mon ségrégationnisme culinaire, quand la réponse m’apparut, évidente : comment peut-on être rassasié dans un restaurant qui n’a qu’une seule pâte à offrir, à moins qu’il s’agisse d’un pâton cru, ce qui n’est guère mieux !
N’y aurait-il dans leur offre qu’une seule sorte de pizza, de burger, de sandwich, de salade ? Intriguée, je m’avançais vers le menu affiché à l’extérieur et constatait qu’un choix restreint - mais un choix tout de même - existait.
Pourquoi ne pas avoir mis de « s » dans ce cas à toutes ces spécialités culinaires dont les variétés se déclinent à l’infini ?
Parce qu’on ne met pas de « s » à café ni à grill quand ils désignent un type d’établissement ?
La nouveauté serait donc là : il s’agirait d’un café-grill-sandwicherie-pizzeria-pâterie (sic)–saladerie (re-sic)–fast-food ? Et comme cette appellation n’est absolument pas possible, ils ont tout mis au singulier pour ne pas se casser la tête !
Ce qui me désole le plus est que j’aurai personnellement facturé 5€ pour relire cette enseigne, ou 20€ pour l’écrire entièrement. Et que dire de l’imprimeur qui a édité l’affiche… a-t-elle été commandée sur internet et livrée sans qu’aucun œil averti ne puisse éviter à des enfants de lire une telle incongruité ?
Espérons pour eux qu’ils n’aient pas qu’un seul client !